retour

Formules pour le Procédé E-6

 

Formules originales de Derek Watkins

Traduction Cédric Malitte.



Le processus de Kodak Ektachrome E-6 est utilisé depuis environ vingt années maintenant – de ce fait on peut dire que Kodak a su bien faire. Non seulement le E-6 est rapidement devenu la norme à laquelle tous autres processus ont comparés, mais il est également devenu processus universel pour des films inversibles couleur.

 

Un avantage du processus E-6 est qu'il est relativement facile à mettre en œuvre dans une chambre noire à la maison. En effet, vous n’avez même pas besoin d’une chambre noire pour pouvoir traiter vos propres films inversibles.

 

 

Coûts :

 

Le seul hic est le coût élevé du kit officiel de traitement E-6 Kodak. Le Hobby-Pac 600ml, par exemple, coûte environ 40 € et peut servir pour traiter six films 36 poses en 35mm ou équivalent. Ceci revient à 6 € par film, ce qui n'est pas beaucoup moins que les prix d’un labo professionnel local. Vous pouvez réduire le coût par film en achetant le kit professionnel de 3,8 litres pour 75€. Ce kit traitera jusqu'à environ quarante films 36 poses en 35mm. Ainsi on peut réduire considérablement le coût à approximativement 2 € le film. Cependant, si vous traitez quelques films par semaine vous finirez par gâcher les solutions avant qu'elles aient atteint leur fin de vie utile, et le coût par film augmente encore.

 

Il y a beaucoup de petits kits moins chers sur le marché, du style Tetenal, Fotospeed, Paterson et Photocolor. Ces derniers réduisent le coût à environ 3 € par film comme dans le cas du kit Tetenal E-6 en 500ml.

 

 

Faites le vous-même :

 

Si vous voulez vraiment couper le coût de votre traitement E-6, la meilleure façon est de faire ses propres solutions de traitement, ce qui n'est pas aussi difficile que cela puisse paraître. Les seul équipements dont vous avez besoin, indépendamment des éprouvettes graduées habituelles et pichets à mélanger, est une balance précise et un ensemble de poids. Ils vous coûteront à peu près 45 €.

 

Au-delà de l'économie d’argent, il y a plusieurs autres avantages à traiter vos propres films E-6. Le premier est le temps. Même le laboratoire professionnel le plus efficace prendra au moins quelques heures pour traiter vos films. Et à moins qu’il soit proche de chez vous, vous devez y ajouter le temps et le dérangement pour amener, puis récupérer votre film. D'autre part, si vous faites le travail vous-même, vous pouvez examiner les résultats dans l’heure suivant la prise de vos photos ( si vous mélangez les produits chimiques et que vous les portez à température). C'est naturellement un gros avantage quand vous prenez des photos en studio, parce que vous pouvez laisser l'éclairage en place jusqu’a ce que vous voyiez les transparents. Il vous permet également de tirer un film d'essai pour voir si vous avez besoin de légers ajustements de filtre sur l'appareil photo pour corriger l'équilibre des couleurs avant de faire vos images finales.

 

Un autre avantage est que vous avez le plein contrôle de votre traitement. Vous pouvez, par exemple, pousser vos films selon les conditions de prise de vue et changer le processus standard pour compenser. Je sais que la plupart des laboratoires professionnels offrent ce service, mais cela prend souvent plus longtemps et normalement il y a un extra à payer pour ça.

 

Si vous faites attention en manipulant et traitant vos films, la qualité de vos transparents devrait être au moins aussi bonne que celle que vous obtenez d'un laboratoire professionnel. Puisque vous faites le  travail vous-même, inévitablement vous y mettez plus de soin qu'un laboratoire installé pour produire des résultats commercialement acceptables pour des milliers de films chaque jour.

 

En conclusion, la meilleure chose au sujet du traitement maison de vos films inversibles est que vous n’avez pas besoin de beaucoup d'équipement. Juste une cuve de développement, un thermomètre et un chronomètre précis, quelques mesures et de quoi maintenir les solutions à température constante.

 

 


Equipement :

 

Vous pouvez employer n'importe quel genre de cuve de développement, bien que je préfère l'acier inoxydable au plastique. Le métal est un meilleur conducteur de chaleur, ainsi il est plus facile de maintenir la température. Je trouve également les spires en acier inoxydable bien plus faciles à charger que celles en plastique. Pour la mesure du temps, vous n’avez besoin que d'une montre-bracelet. Mais achetez un bon thermomètre calibré et assurez vous que les solutions sont à la bonne température.

 

Pour le contrôle de température, j'emploie simplement une cuvette d’eau à un degré ou plus que la température du processus. Je mets toutes les bouteilles de chimies dans la cuvette, et lorsque la température de l'eau commence à baisser j’ajoute une eau un peu plus chaude pour maintenir la température. Autrement, vous pourriez utiliser un petit chauffage d'aquarium et une pompe pour faire circuler l’eau pour garder la température constante et uniforme ( dans le style des cuves Jobo) .

 

En dernier lieu vous aurez besoin d’une ampoule Photoflood n° 2 dans un réflecteur. Elle sert à l'exposition d'inversion qui fait partie du processus (quelques kits E-6 commerciaux ne l’exigent pas). Pour chacune des solutions de traitement, dissolvez les produits chimiques dans l'ordre donné par la formule. Si vous ne le faites pas, vous allez constater qu'il sera difficile ou même impossible de dissoudre certains produits chimiques tels que le Phenidone dans le premier développeur. L'eau du robinet ordinaire est adaptée pour la fabrication des solutions (vous n'avez pas besoin d'eau distillée) car le Calgon dans les deux développeur contre les effets de l'eau calcaire.

 

Il faut filtrer les solutions dans leurs bouteilles de stockage pour enlever les particules de poussière et autres débris. Il faut s'assurer que chaque produit chimique est complètement dissous avant d'ajouter le suivant. Après avoir ajouté la solution d'iodure de potassium à 0,1 %, rincez la mesure par une partie du développeur.

 

Produits nécessaires :

 

Substances

Formules

Remarques

Acetic Acid ( vinaigre )

C2H4O2

Toxique si non dilué.

CD3

 

Voir emballage.

Citrazinic acid

C6H5NO4

?

Disodium phosphate, anhydrous

Na2HPO4

Irritant.

Formaldehyde, 40 %

CH2O

Cancérigène, toxique.

Hydroquinone

C6H6O2

Cancérigène, toxique.

Phenidone

C9H10N2O

Irritant.

Potassium bromide

KBr

Toxique en grande Qu.

Potassium carbonate, anhydrous

CK2O3

 

Potassium ferricyanide

FeK3(CN)6

Dangereux, irritant.

Potassium iodide, 0.1 % solution

KI

Dangereux.

Sodium acetate, anhydrous

CH3COONa

 

Sodium bicarbonate

NaHCO3

 

Sodium bromide

NaBr

Irritant.

Sodium hexametaphosphate (Calgon)

(NaPO3)6

Irritant.

Sodium hydroxide

NaOH

Dangereux, corrosif.

Sodium metabisulphite

Na2S2O5

 

Sodium sulphite, anhydrous

Na2O3S

Dangereux.

Sodium thiocyanate

CNNaS

Dangereux.

Sodium thiosulphate, crystals or anhydrous

Na2S2O3

Irritant.

Trisodium phosphate crystals

Na3PO4

Corrosif.

Agent Mouillant

 

Voir emballage.

 


1er développeur :

 

Sodium hexametaphosphate (Calgon)

2.0 g

Sodium sulphite, anhydrous

39.0 g

Potassium carbonate, anhydrous

14.0 g

Sodium bicarbonate

12.0 g

Phenidone

0.6 g

Hydroquinone

6.0 g

Sodium bromide

2.2 g

Sodium thiocyanate

1.0 g

Sodium hydroxide

3.3 g

Potassium iodide, 0.1 % solution

4.5 ml

Eau pour faire

1.0 L

 

 

Bains d’arret : ( a réaliser en double )

 

Sodium acetate, anhydrous

30.0 g

Acetic acid, glacial

6.0 ml

Eau pour faire

1.0 L

 

 

Développeur couleur :

 

Sodium hexametaphosphate (Calgon)

2.0 g

Trisodium phosphate crystals

36.0 g

Sodium hydroxide

3.0 g

Sodium sulphite, anhydrous

4.5 g

Sodium bromide

0.65 g

Potassium iodide 0.1 % solution

30.0 ml

Sodium thiocyanate

1.3 g

Citrazinic acid

1.25 g

CD3

11.0 g

Eau pour faire

1.0 L

 

 

Blanchiment :

 

Potassium ferricyanide

80.0 g

Potassium bromide

20.0 g

Disodium phosphate, anhydrous

12.0 g

Acetic acid, glacial

5.0 ml

Eau pour faire

1.0 L

 

 

Fixateur :

 

Sodium thiosulphate en cristaux (1)

200.0 g

Sodium sulphite, anhydrous

5.0 g

Sodium metabisulphite

0.5 g

Eau pour faire

1.0 L

(1) si anhydre, utiliser 125.0 g.

 

Stabilisateur ( optionnel ):

 

Formaldehyde, 40 %

5.0 ml

Agent mouillant

1.0 ml

Eau pour faire

1.0 L

 

Procédé :

 

Etape

Temps

Température

1er développeur

6:15 min

38+/-0.3°C

Bain d’arrêt N° 1

2:00 min

33-39°C

Lavage

2:00 min

33-39°C

Procédure d’inversement

4:00 min

Voir Notes

Développeur couleur

6:00 min

38+/-1°C

Bain d’arrêt N° 2

2:00 min

33-39°C

Lavage

2:00 min

33-39°C

Blanchiment

5:00 min

33-39°C

Rinçage

0:30 min

33-39°C

Fixateur

5:00 min

33-39°C

Lavage

6:00 min

33-39°C

Stabilisateur

1:00 min

33-39°C

Séchage

 

<60°C

 

Notes :

 

  1. Le temps donné pour la procédure d’inversion est dans le cas du film enlevé de sa spire et exposé 2 minutes par face. La meilleure manière de réaliser cette exposition est de passer le film en va-et-vient dans un bol d’eau transparent, deux minutes de chaque côté. Ceci empêchera le film de devenir trop chaud et de se dessécher. Cependant, faites attention à ne pas éclabousser la lampe avec de l'eau ou elle peut éclater. Si vous préférez laisser le film dans la spirale pour cette exposition d'inversion, placez-la dans une cuvette transparente remplie d’eau. Exposez 5 minutes chaque coté d'une spirale claire ou 10 minutes chaque coté d'une spirale de nylon blanc ou d'acier inoxydable. La chose importante à se rappeler est qu'il n'est pas possible de surexposer le film à ce stade, mais il est très facile de le sous-exposer. N’hésitez pas a rallonger les temps plutôt que de les raccourcir.

 

  1. Le temps et la température du 1er développeur détermine la densité et la balance des couleurs des diapositives. De ce fait il est très important de suivre les temps et températures données.

 

  1. Ne pas mélanger ou intervertir les bains d’arrêt n°1 et n°2, ce sont deux bains séparés.

 

  1. L’agitation des bains, hormis pour le stabilisateur, doit être continue les 15 premières secondes suivit de 2 inversions de la cuve toutes les 30 secondes. Pour le stabilisateur, un tourné retourné est suffisant.

 

  1. La capacité des solutions est de 10 films 36 poses en 35mm ou 10 bobines format 120 par litre. Il faut augmenter le temps du 1er développeur de 15 secondes tous les 2 films.

 

  1. Le 1er développeur pourra se garder 2 mois dans une bouteille en verre brun pleine et bien fermée. Une fois utilisée, la solution se conservera 4 semaines. Le développeur couleur inutilisé se conservera 3 mois ou 2 mois si partiellement utilisé. Toues les autres solutions pourront être conservées 6 mois, entamées ou non.

 

  1. La température de séchage des films ne doit pas excéder 60°C. Le film mouillé paraîtra laiteux et s’éclaircira une fois sec.

 

 

 

retour